A la découverte d’un vrai décor de film à Cefalú, en Sicile

C’est l’heure magique. Il est six heures et demie et les maisons mitoyennes ont déballé mobilier, familles, chats et chiens dans les rues pour savourer les dernières heures du soleil.

 

Des draps roses suspendus à un balcon frémissent doucement tandis qu’un Schillaci en herbe décrit des zigzags sur la place pavée, parant un défenseur imaginaire puis s’arrête brusquement.

 

Les mains sur la tête en signe de frustration, il regarde le ballon s’échapper vers le bas d’une ruelle latérale en bondissant et faisant des embardées.

 

Sur un banc sur le trottoir, sont assis trois grands-pères, cannes à la main. Ils portent l’uniforme non officiel des vieux Siciliens : vestons légers et casquettes auxquels s’ajoute un air de paisible contemplation.

 

Pour eux, c’est un mardi soir comme les autres. Pour la poignée de visiteurs qui ont fait le trajet de 40 minutes en train depuis Palerme (dont moi-même), j’ai l’impression de voir se concrétiser tous les jolis clichés sur les villages italiens, et c’est merveilleux.

Une star de Cinema Paradiso

Un air de star de ciné : Cefalú

Si Cefalú a un air familier, ce n’est guère surprenant : ce petit village de bord de mer a servi de toile de fond à l’un des plus beaux films italiens jamais tournés, Cinema Paradiso. Ce classique datant de 1988 a été tourné sur place dans différents lieux de Sicile, dont Palerme, et Cefalú apparaît au premier plan dans plusieurs des scènes les plus mémorables du film.

 

La ville n’a cependant pas laissé la gloire lui monter à la tête. Même si elle volait la vedette dans la scène où elle faisait son apparition, la Porta Marina, avec son arche gothique, a gardé exactement le même aspect que le jour où Giuseppe Tornatore a filmé un groupe de gens du coin regardant une projection du film Ulysse (1954).

 

Aujourd’hui, à l’heure des selfies et des boutiques de souvenirs en toc, Cefalú apporte une bouffée d’authenticité et reste largement peu connue. Mais les choses vont peut-être changer. Cette année, la ville concourt pour être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Les dirigeants de Cefalú espèrent faire pencher les juges en leur faveur grâce à l’extraordinaire cathédrale de style normand et byzantin. Aux côtés des cathédrales de Palerme et de Monreale, elle incarne la coexistence des cultures normande, byzantine et arabe en Sicile, qui se déroula harmonieusement à une époque donnée.

 

C’est une philosophie que les Siciliens défendent volontiers, citant un vieux proverbe qui dit qu’“en Sicile, les chats, les souris et les chiens vivent tous ensemble”.

 

Et ce soir-là, dans les rues de Cefalú, il est bon de voir que les choses n’ont pas changé.

Trois villes voisines à ne pas manquer

Dans les environs se trouvent trois villes proches qui méritent toutes une visite. Toutes sont reliées par le train et sont facilement accessibles à partir de la gare de Cefalú.

Porticello

Les bateaux de pêche de Porticello

Son nom veut dire “le joli port” et ce minuscule village de pêcheurs tient assurément ses promesses. Il est très peu connu des visiteurs étrangers, mais les Siciliens adorent ses restaurants et ses façades couleur pastel qui seraient tout à fait à leur place à Cinque Terre.

Bagheria

Une splendeur un peu fanée : Bagheria

La visite en vaut la peine, ne serait-ce que pour apprécier la splendeur fascinante et un peu fanée des villas baroques couleur de miel. C’est aussi la ville natale du réalisateur de Cinema Paradiso, Giuseppe Tornatore.

Solunto

Ruines antiques et panoramas fabuleux

Les ruines romaines de Solunto veillent sur la côte de Santa Flavia depuis leur promontoire sur les pentes du Mont Catalfamo.

 

A l’origine village phénicien conquis par les Grecs, puis par les Romains, Solunto est une ville ancienne qui offre un exemple fascinant de la philosophie de cohabitation harmonieuse profondément enracinée dans une grande partie de la l’histoire et de la culture de la Sicile.

 

Il n’existe plus de structures complètes sur le site archéologique, mais on peut encore y voir des parties de mosaïques et de peintures que l’on peut visiter librement.

 

Solunto restant encore relativement inconnu des tour operators, vous ne risquez pas d’y trouver de longues files d’attente et pourrez musarder à votre guise parmi les ruines des anciens édifices et de l’agora.

 

Un bon conseil : il y a des escaliers, prévoyez donc des chaussures confortables. L’ascension en vaut toutefois la peine, et des panoramas spectaculaires sur la baie, ainsi que sur Porticello et Santa Flavia vous attendent.

Comment se rendre à Cefalú depuis Palerme :

Prenez le train à la gare centrale (Stazione Centrale) de Palerme. Si vous le pouvez, choisissez un siège près de la fenêtre car la vue époustouflante sur la côte sicilienne vaut bien les 8 € du ticket.

 

Palerme est l’aéroport le plus proche de Cefalú. Visitez Ryanair.com pour choisir vos vols pour Palerme.

 

Vols pour la Sicile

 

- Fiona Hilliard